Roger-Luc Chayer
Tout le monde l’a vécu à de nombreuses reprises dans la vie, que ce soit au quotidien ou lors de situation spéciales comme les voyages en avion ou les changements d’altitude en roulant en voiture et pour certaines personnes, cette particularité physique peut être affreusement souffrante, et je parle des oreilles bloquées par la pression.
C’est d’ailleurs la principale cause des pleurs chez les bébés et les enfants, en avion, alors que la pression à l’intérieur de leur oreille interne ne parvient pas à s’équilibrer avec la pression dans la cabine.
Même chose avec les musiciens jouant d’instruments à vents. Le fait de souffler continuellement dans l’instrument peut provoquer un dérèglement de la pression de l’oreille interne et modifier sensiblement l’audition. Imaginez les conséquences pour un musicien professionnel… Mais voilà, il y a une solution très simple pour rééquilibrer la pression dans l’oreille et c’est la manoeuvre de Valsalva.
Pas besoin d’outils ou de consulter un médecin sur la question, la manoeuvre de Valsalva est quelque chose qui s’apprend facilement à partir du moment où on prend connaissance de certains muscles du cou.
La manoeuvre consiste à prendre sa respiration, se boucher le nez, fermer la bouche et faire monter la pression pulmonaire jusqu’à ce que les trompes d’Eustache s’ouvrent et que les tympans se rééquilibrent, produisant un petit claquement « pop » dans les oreilles. Pendant la manœuvre, on peut faciliter l’ouverture des trompes d’Eustache en déglutissant (avalant sa salive) ou en mimant une déglutition. Physiologiquement, la manœuvre augmente la pression intrathoracique, la pression veineuse et ralentit transitoirement la fréquence cardiaque.
Ça c’est la façon médicale officielle pour corriger la pression de l’oreille Internet, mais à titre de musicien classique, j’ai développé une autre technique que j’enseigne même lorsque nécessaire non seulement à des élèves musiciens, mais aussi à un partenaire de Gay Globe récemment qui n’arrivait pas à se défaire de cette pression qui lui causait un peu de douleur, mais surtout des difficultés d’audition.
Ma méthode est simple et elle permet en même temps de savoir si cette pression est purement mécanique ou si elle origine d’une possible otite, qui devra être soignée éventuellement par des antibiotiques.
Personnellement, je préfère la présente technique qui est très efficace et qui fonctionne à tous les coups. Je fais un simple mouvement musculaire du fond de mon palais, autour de la luette, et je suis en mesure de le faire aussi souvent que requis, ce qui provoque toujours un petit « pop » qui me confirme que la pression interne est égale à l’externe. Parfois, dans certaines circonstances, la manoeuvre demande un peu plus de pression, j’utilise effectivement mon pouce et mon index pour bloquer mes narines tout en effectuant le même petit mouvement de fond de gorge qui crée un « pop » immédiat.
Il est important d’ajouter qu’il y a deux sortes de « pop ». Lorsqu’il est propre et sec, il ne faut pas se questionner sur l’origine de la pression, mais lorsque le « pop » est accompagné d’un son gluant, il faut soupçonner soit l’otite ou le surplus de cérumen (cire) qu’il faudra traiter.