Wiki
L’Angola, en forme longue la République d’Angola, en portugais República de Angola, en kikongo Repubilika ya Ngola, est un pays du sud-ouest de l’Afrique, limitrophe de la République démocratique du Congo, de la République du Congo, de la Namibie et de la Zambie.
Le pays est un quadrilatère situé entre l’Afrique centrale francophone et l’Afrique australe anglophone. Il est le deuxième pays lusophone par son étendue et le troisième par sa population. Cette ancienne colonie portugaise est membre de la communauté des pays de langue portugaise. Les frontières actuelles résultent de la colonisation européenne.
Sommaire
[masquer]
Histoire[modifier | modifier le code]
L’Angola a été, avec le Ghana et le Mozambique, une des trois principales régions de départ du commerce triangulaire qui emmenait des esclaves vers l’Amérique. Après des années de guérilla contre la métropole coloniale, l’Angola est devenu indépendant en 1975, comme État communiste appelé République populaire d’Angola. Les populations n’acceptant pas toutes ce régime, vingt-cinq ans de guerre civile ont suivi, le conflit étant attisé par le contexte de la guerre froide et par les rivalités autour des ressources minièresdu pays : Cuba, l’Afrique du Sud (qui a tenu la Namibie jusqu’en 1989) et d’autres états s’en sont mêlés de part et d’autre. Il a fait à peu près 1 million de morts et laissé des millions de mines anti-personnelles qui tuent encore. Les identités sociales ethniques se maintiennent, mais, depuis la paix, un sentiment national s’est développé dans les dernières décennies.
Politique[modifier | modifier le code]
Le 11 novembre 1975, jour de l’indépendance, Agostinho Neto devient le premier chef de l’État. À sa mort en 1979, José Eduardo dos Santos prend le pouvoir, même si la guerre civile limite de fait son contrôle sur le pays pendant 26 ans. Lui et son parti, le Mouvement populaire de libération de l’Angola, ont remporté toutes les élections depuis le cessez-le-feu de 1992, et Dos Santos est donc resté président de l’Angola sans discontinuer.
Géographie[modifier | modifier le code]
La superficie de l’Angola est de 1 246 700 km². Sa densité de population est de 20 hab./km². Ses frontières terrestres mesurent 5 198 km. Celle avec la république démocratique du Congo mesure 2 511 km, celle avec la Namibie mesure 1 376 km, celle avec la Zambie 1 110 km et celle avec la République du Congo 201 km. Le littoral d’Angola a une longueur de 1 600 km. Le point le plus haut d’Angola possède une altitude de 2 620 m. La frontière avec la République du Congo comprend celle de l’enclave de Cabinda, séparée du reste du pays par le couloir de Moanda, à l’embouchure du fleuve Congo, où la République démocratique du Congo a un accès maritime.
Le relief[modifier | modifier le code]
Deux régions s’opposent sur le plan orographique. Un relief varié s’élevant en gradins (revers de plateau) depuis l’étroite plaine côtière (200 km maximum de large) vers des plateaux et massifs intérieurs. Le point culminant est le Môco à 2 620 mètres4. L’ensemble le plus massif est le plateau angolais qui déborde à l’Est les frontières de l’État. L’altitude moyenne y est 1 000 m. À l’Est, se trouve le bassin de très grands fleuves vers l’océan Indien. Le plateau est situé directement sur le bouclier granitique qui contient très peu de structure sédimentaire.
Climat[modifier | modifier le code]
Situé entre le tropique du Capricorne et l’équateur, l’Angola est le pays le plus étendu au sud du Sahara après la République démocratique du Congo. L’Angola connaît de fortes variations de températures. Plus on avance vers le nord, plus les précipitations sont importantes. Au nord, le climat est tropical humide avec la présence d’une saison sèche qui s’étend de juin à septembre où le temps est très voilé. Les Angolais parlent « d’hivernage ».
Plus on avance vers le tropique, plus le climat est désertique ; le désert de Namibie est l’un des plus anciens, les plus secs du monde. Ce n’est pas un désert de sable mais d’ergs. L’orographie, ici le plateau de climat tempéré, modifie ces données5. Le long de la côte passe le courant de Benguela. Depuis la côte Angola – Namibie, un brouillard se dessine au-dessus de la mer quand la plage elle-même est dégagée. La côte est ainsi très sèche. La présence du plateau suscite des précipitations au sud, dans la région de Huambo. Les plaines côtières sont relativement sèches et reçoivent annuellement environ 300 millimètres de précipitation. Le climat est particulièrement humide dans l’enclave équatoriale de Cabinda. Les plateaux reçoivent 1 000 à 1 800 millimètres par an.
Subdivisions[modifier | modifier le code]
L’Angola est divisé en dix-huit provinces :
![]() |
|
Économie[modifier | modifier le code]
La République d’Angola est un producteur de matières premières, notamment des hydrocarbures et des pierres précieuses.
Son PIB par habitant était de 3 514 dollars en 2016 selon le FMI6.
L’Angola est à la huitième place au palmarès des producteurs OPEP pendant la décennie 2010, derrière l’Arabie saoudite et l’Irak, l’Iran et les Emirats, mais aussi le Koweit, le Nigéria et le Vénézuela.
Démographie[modifier | modifier le code]

Centre de formation dans la province de Moxico7.
Le dernier recensement du pays a eu lieu en mai 2014. Les résultats définitifs ont été publiés en mars 2016. La population de l’Angola est de, selon ces données de 25 789 024 habitants, dont 12 499 041 hommes et 13 289 983 femmes, soit 100 femmes pour 94 hommes. Avec 6 945 386 habitants, on compte 26,9 % de la population du pays résidant dans la province de Luanda8.
En 2014, toujours selon les résultats du recensement de mai 2014, la pyramide des âges comprend 47,2 % de 0-14 ans ; 50,3 % de 15-64 ans et 2,3 % de plus de 65 ans. 65% de la population a moins de 24 ans8.
Les groupes ethniques les plus importants sont les Ovimbundu (37 % de la population), les Ambundu (25 %) et les Bakongo (13 %). On compte également 2 % de métis et 1 % de blancs.
Éducation[modifier | modifier le code]
Une minorité importante de la population adulte se constitue d’analphabètes9.
Le recensement de mai 2014 annonce que 66% des plus de 15 ans sait lire et écrire et que 48% de la population de plus de 18 ans n’a aucun diplôme8.
15 % des dépenses du gouvernement du pays de la période 1998-2007 étaient destinées à l’éducation9. Le pays est confronté au défi de l’enseignement supérieur10.
Langues[modifier | modifier le code]
La Constitution du 11 novembre 1975 a été révisée le 7 janvier 1978, le 11 août 1980, le 6 mars 1991 (loi de décembre 1991, pluralisme), le 26 août 1992 en juillet 1995 ainsi que le 1er janvier 2010. Jusqu’à la dernière version, les constitutions ne contenaient pas de disposition à caractère linguistique. Le portugais était la langue officielle de facto, puisqu’il n’était proclamé dans aucun texte juridique. Dans les lois ordinaires, quelques-unes contiennent une ou quelques rares dispositions d’ordre linguistique, que ce soit au sujet du portugais ou des langues nationales11.
Dès la proclamation de l’indépendance, les dirigeants politiques angolais ont privilégié la langue qui leur paraissait la seule immédiatement disponible et opérationnelle: la langue du colonisateur, le portugais. Ce n’est qu’en 2010 que la Constitution du 21 janvier a inclus des dispositions d’ordre linguistique. En effet, l’article 19 de la Constitution proclame pour la première fois que le portugais est la langue officielle de la république d’Angola.
Selon les données du recensement de mai 1994, la langue portugaise est utilisée par 71% des Angolais comme langue principale du foyer8.
Six langues bantoues ont le statut de langue nationale12 : umbundu (23%), kikongo (8%), kimbundu (8%), tchokwé (7%), nganguela (3%) et kwanyama (2%)8,12,2. Au total, 38 langues bantoues sont parlées comme langue maternelle ou seconde langue par les Angolais13,12. Le lingala est aussi présent depuis les années 1970 avec les quelque 400 000 Angolais de l’ethnie kongo qui ont fui du Nord-Ouest de l’Angola à la suite de la répression coloniale, réponse à l’insurrection anti-coloniale de l’UPA, en 1961, et qui se sont installés en République démocratique du Congo (ancien Zaïre). Surtout dans la région de Kinshasa, ces Angolais ont très souvent abandonné leur langue d’origine, le kikongo, pour passer au lingala, et en retournant en Angola ils ont « importé » cette langue. Il y a déjà une génération d’enfants, et de jeunes de plus de 25 ans d’âge, qui sont nés lingalophones en Angola sans avoir jamais été au Zaïre ou au Congo14.
Religions[modifier | modifier le code]
La religion principale en Angola est le christianisme15. On dénombre près de 1 000 églises ou organisations / institutions religieuses officiellement reconnues16. Un peu plus de la moitié de la population est constituée par les membres de l’Église catholique introduite par les Portugais dès le xve siècle. Environ un quart appartient aux Églises protestantes fondées pendant la période coloniale, aux xixe et xxe siècles, surtout à l’Église évangélique congrégationnelle, concentrée dans le Plateau Central et les villes côtières avoisinantes, à l’Église méthodiste dont le fief est une région allant de Luanda jusqu’à Malange, ainsi que l’Église baptiste au Nord-Ouest, mais aussi les Églises luthériennes et reformées17. À ces Églises chrétiennes « traditionnelles » s’ajoutent les adventistes, les néo-apostoliques mais à partir de l’indépendance, souvent sous influence brésilienne, surtout d’innombrables communautés pentecôtistes ou semblables (y compris les Témoins de Jéhovah), qui surgissent en général dans les grandes villes où elles suscitent des adhésions massives. Il y a encore deux Églises chrétiennes-syncrétiques, l’Église kimbanguiste dont le centre se trouve en République démocratique du Congo, et l’Église tocoïste que s’est formée en Angola, toutes les deux des créations datant du temps colonial. Une proportion faible de la population, certainement inférieure à 5 %, se dit croyante d’une religion « animiste », mais il y a parmi les chrétiens, plus spécialement en milieu rural, un certain nombre qui maintient des croyances et pratiques « traditionnelles ». La proportion des musulmans, tous sunnites, est inférieure à 1 %. Il s’agit principalement d’immigrés de l’Afrique de l’Ouest.
Culture[modifier | modifier le code]
Date | Nom français | Nom local | Remarques |
---|---|---|---|
1er janvier | Nouvel An | Ano Novo | |
4 janvier | Jours des martyrs de la répression coloniale | Dia dos mártires da repressão colonial | |
25 janvier | Jour de Luanda | Dia de Luanda | Seulement à Luanda |
4 février | Début de la lutte armée | Início da luta armada | |
8 mars | Jour de la Femme africaine | Dia da Mulher africana | |
27 mars | Fête de la Victoire | Festa da Vitória | |
4 avril | Jour de la paix et de la réconciliation nationale | Dia da Paz e da Reconciliação Nacional | |
Vendredi saint | Sexta-feira Santa | ||
1er mai | Fête du Travail | Dia do Trabalho | |
25 mai | Fête de l’Afrique | Dia de África | Le jour de la fondation en 1963 de l’Organisation de l’unité africaine |
1er juin | Fête des Enfants | Dia das Crianças | |
17 septembre | Anniversaire du Président Neto | Aniversário do nascimento do Presidente Neto | Agostinho Neto est le fondateur de la république d’Angola |
2 novembre | Jour des Morts | Festa de Finados | |
11 novembre | Fête de l’Indépendance | Dia da Independência | Fête Nationale |
25 décembre | Noël | Natal |
Lorsqu’un jour férié tombe un dimanche, le lundi suivant est chômé.
La culture d’Angola est mélangée avec la culture portugaise et la culture bantoue, qui est d’origine angolaise.
Sport[modifier | modifier le code]
L’équipe d’Angola de football se qualifie pour la première fois de son histoire pour les phases finales de la coupe du monde de 2006 en Allemagne.
Le lundi 4 septembre 2006, l’Angola est désigné pour organiser la Coupe d’Afrique des nations de football en 2010.
- Équipe d’Angola de football
- Équipe d’Angola de handball féminin
- Équipe d’Angola de basket-ball
- Équipe d’Angola de rink hockey
Du 20 au 28 septembre 2013, l’Angola a organisé la 41e édition du championnat du monde de rink hockey à Luanda et Namibe.
Du 28 novembre au 7 décembre 2016, l’Angola organise la CAN 2016 de handball féminin à Luanda où l’équipe d’Angola, onze fois vainqueur de l’épreuve et organisateur, est l’un des pays favoris à la victoire finale.
Codes[modifier | modifier le code]
L’Angola a pour codes :
- AGO, selon la norme ISO 3166-1, code alpha-3 (liste des codes pays) ;
- AGO, selon la liste des codes pays utilisés par l’OTAN, code alpha-3 ;
- ANG, selon la liste des codes pays du CIO ;
- ANG, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ;
- .ao, selon le code des domaines internet ;
- AO, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2 ;
- AO, selon la liste des codes pays utilisés par l’OTAN, code alpha-2 ;
- D2, selon la liste des préfixes OACI d’immatriculation des aéronefs ;
- FN, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports.