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L’Argentine, en forme longue la République argentine, en espagnol Argentina et República Argentina [reˈpuβlika aɾxenˈtina], est un pays d’Amérique du Sud partageant ses frontières avec le Chili à l’ouest, la Bolivie au nord-ouest, le Paraguay au nord, le Brésil et l’Uruguay au nord-est et à l’est, et l’océan Atlantique à l’est et à l’extrême sud.
Le pays proclame son indépendance, vis-à-vis de l’Espagne, le , lors de la révolution de Mai, indépendance définitivement acquise le à San Miguel de Tucumán.
Sa capitale est Buenos Aires, sa langue nationale est l’espagnol rioplatense et sa monnaie est le peso argentin.
La religion nationale est le catholicisme. L’Argentine fait partie des pays dits du cône sudet parmi les pays d’Amérique latine, il est celui où la culture européenne est la plus affirmée. L’Argentine est l’un des pays les plus développés du continent latino-américain. Le pays est également la troisième puissance économique d’Amérique latine après le Brésil et le Mexique, que ce soit en PIB nominal ou à parité de pouvoir d’achat (PPA).
Le drapeau argentin est dessiné par le général Manuel Belgrano, les bandes bleues et blanches font référence aux cocardes de la même couleur distribuées le lors du début de la guerre d’indépendance. Le drapeau est rendu officiel, deux semaines après l’indépendance, le , puis, en 1818, est ajouté le soleil dit Sol de Mayo. Jusqu’au , le drapeau avec le soleil, dit drapeau de guerre, est exclusif aux institutions officielles, alors que le drapeau sans le soleil est utilisé pour les manifestations ou institutions n’ayant pas caractère officiel. Désormais, le drapeau avec le soleil est utilisé partout.
Sommaire
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Origines du nom[modifier | modifier le code]
Le terme Argentina est attesté pour la première fois sur une carte vénitienne de 15364.
Le nom en français Argentine est issu de sa désignation en espagnol Argentina. Il s’agit du même mot que l’adjectif français argentinesignifiant « en argent, d’argent », terme attesté depuis le xiie siècle et dérivé du mot argent à l’aide du suffixe -in5.
Cependant, Argentina n’est ni un mot espagnol, ni un mot portugais. En effet dans ces langues, argent se dit respectivement plata et prata, ainsi que ses dérivés en argent, plateado, de plata et prateado, de prata. En fin de compte Argentina remonte à l’italien argentina« d’argent », nom probablement donné par les navigateurs vénitiens ou génois comme Giovanni Cabotto (Jean Cabot). Il était peut-être primitivement associé à terra « terre » ou à costa « côte », devenu l’Argentina, car le substantif s’efface souvent au profit de son déterminé dans cette langue. L’expression Río de la Plata est son correspondant espagnol qui désigne plus précisément la rivière, lui-même traduction du portugais Río da Prata .
Sa désignation exacte pourrait trouver son origine dans les cadeaux en argent faits par les peuples voisins aux explorateurs européens, notamment Sébastien Cabot, fils de Jean. Une autre explication pourrait être la légende de la Sierra de la Plata, trésor légendaire où le Río de la Plata était censé conduire.
Géographie[modifier | modifier le code]
Données générales[modifier | modifier le code]

Canyon du Río Pinturas, Santa Cruz.
La surface totale de l’Argentine est répartie de la façon suivante (excepté l’Antarctique) :
- Total : 2 766 891 km2
- Terre : 2 736 691 km2
- Eau : 30 200 km2
L’Argentine est longue de 3 700 kilomètres du nord au sud et de 1 400 kilomètres de l’est à l’ouest. Le territoire peut être divisé en quatre zones distinctes : les plaines fertiles de la pampa au centre du pays, le plat pays de la Patagonie au sud (s’étendant sur un gros quart sud du pays (28 %), jusqu’à la Terre de Feu), les plaines sèches du Gran Chaco au nord et enfin la région très élevée de la cordillère des Andes à l’ouest le long de la frontière avec le Chili dont le mont Aconcagua culmine à 6 960 mètres.
Le point culminant de l’Argentine – et de l’Amérique – est le mont Aconcagua. La dépression la plus profonde d’Amérique, la Laguna del Carbón à 105 mètres sous le niveau de la mer, se trouve aussi en Argentine, dans la province de Santa Cruz. Le centre géographique du pays est localisé dans la province de La Pampa.
Le climat est typique de façade orientale des continents, on rencontre un climat subtropical humide dans le nord et aride/subantarctique dans l’extrême sud du pays.
Régions géographiques[modifier | modifier le code]

Paysage typique de la pampaargentine au niveau de la grande plaine centrale.
Le pays est traditionnellement divisé en différentes régions majeures :
- Pampas
Les plaines à l’ouest et au sud de Buenos Aires. Appelée la pampa humide, cette région recouvre la plupart des provinces de Buenos Aires et de Córdoba ainsi que celles de Santa Fe et de la Pampa.
- Gran Chaco
La région Gran Chaco se situe au nord du pays, avec des saisons humides et sèches, il permet l’élevage de bétail et la culture de coton. Il recouvre les provinces du Chaco et de Formosa. Il comprend également des forêts subtropicales où se développent la végétation et les animaux.
- Mesopotamie
Ce territoire se trouve entre le Rio Paraná et le Rio Uruguay, partagés entre les provinces de Corrientes et d’Entre Ríos, où l’on entretient le bétail et les Esteros del Iberá. La climat de la province de Misiones est tropical. Les chutes d’Iguazú s’y trouvent.
- Patagonie
Les steppes de la Patagonie dans les provinces de Neuquén, Río Negro, Chubut et Santa Cruzsont d’origines tertiaires. Le territoire est semi-aride au nord, froid et aride au sud, mais est constitué à l’ouest de plusieurs grands lacs et de forêts. La Terre de Feu, Antarctique et Îles de l’Atlantique Sud est froide et humide, modéré par l’influence océanique. Enfin, le nord peut être référé à Comahue.
- Cuyo
L’ouest de l’Argentine est dominé par l’imposante cordillère des Andes, à l’est se trouve une région aride appelée Cuyo, l’eau descendant des montagnes permet la viticulture et l’agriculture grâce à son irrigation, bien que le relief y soit accidenté.
Le point le plus haut du monde en dehors de l’Himalaya se retrouve en Argentine, au cerro Aconcagua, de 6 959 mètres. Parmi les plus hautes montagnes des Andes, une importante proportion se retrouve dans le pays. Le point le plus bas des Amériques se trouve aussi en Argentine, dans la province de Santa Cruz (Laguna del Carbon).
Climat[modifier | modifier le code]
En considérant la superficie du pays, les différences d’altitude (de −100 m à presque 7 000 m) et la longueur du pays (du 22e parallèle sud, correspondant dans l’hémisphère nord à la ville de La Havane, jusqu’au 55e parallèle sud, correspondant dans l’hémisphère nord à Copenhague, Moscou et la baie d’Hudson), une énorme diversité de climats coexiste dans le pays.
Le Nord est pratiquement tropical, quoique absolument toutes les régions du pays peuvent voir le mercure descendre à 0 °C.
Le Centre-Nord et l’Ouest connaissent des journées de chaleur insupportable l’été : la moyenne atteint 36 °C dans certains endroits, avec des températures très élevées avoisinant souvent les 45 °C.
L’hiver, la partie la plus septentrionale du pays enregistre des moyennes autour de 20 °C le jour, et de 10 °C la nuit, avec des périodes de 30 °C alternant avec des journées assez froides qui peuvent même rester en dessous de 10 °C, et des nuits proches de 0 °C. Les précipitations varient de 2 500 millimètres dans la jungle de Misiones, à 1 000 mm dans le Gran Chaco, et seulement 100 mm dans les régions les plus arides de l’Ouest argentin.
La Pampa concentre la majorité de la population et de la production du pays, grâce au climat tempéré à quatre saisons: les étés sont assez longs et chauds, avec des journées ayant une température moyenne de 30 °C et des nuit agréables à 17 °C, tandis que les hivers sont doux avec des journées ayant des températures moyennes de 15 °C et les nuits autour de 4 °C. Les gelées sont courantes pendant 3 à 4 mois, et les températures descendent souvent à −5 °C, mais rarement moins, quoique les records approchent les −10 °C. La neige, en revanche, est très rare étant donné que l’hiver est la saison la plus sèche. Les précipitations vont de 1 200 mm dans l’est, à seulement 150 mm dans l’Ouest du pays.
La Patagonie est la région la plus froide, mais le climat varie énormément d’un endroit à l’autre : il est extrêmement sec mais assez modéré sur la côte, très sec et rigoureux au centre, et très humide et un peu moins rigoureux dans les vallées des Andes, où l’air du Pacifique pénètre dans le continent. Sur la côte, il fait rarement moins de −10 °C, et l’été, il peut faire facilement 35 °C. La neige est assez rare, mais la pluie aussi (250 mm). Sur les plateaux du centre de la Patagonie, les étés sont tièdes mais avec des nuits froides (en dessous de 10 °C, avec du gel parfois en plein été) et les hivers sont assez rigoureux, avec des moyennes proches de 0 °C dans plusieurs endroits, accompagnés de chutes de neige fréquentes mais peu abondantes en raison de l’aridité du climat. La température descend facilement à −20 °C, et les records indiquent des valeurs proches de −35 °C lors d’hivers exceptionnels, où certains villages sont isolés par la neige pendant des semaines. Les vallées (très basses) à l’ouest ont des étés frais avec des nuits froides, et des hivers avec des moyennes de 2 °C (équivalent de l’Alsace), descendent rarement en dessous de −15 °C, quoique des valeurs de −20 °C sont possibles. La neige peut s’accumuler profondément, car beaucoup de secteurs reçoivent plus de 1 500 mm de pluie et neige, et quelques secteurs isolés voient jusqu’à 4 500 mm par an.
L’extrême sud mérite une note à part, car si les hivers sont semblables à ceux de l’ouest de la Patagonie, avec beaucoup de pluie, neige et mélanges, la particularité du climat est l’absence de l’été : au mois le plus chaud, la moyenne du jour atteint seulement 14 °C, alors que celle des nuits est de 5 °C. Il est très courant de voir des journées à 7 °C en plein été, et des chutes de neige ne sont pas à exclure. De plus, pendant les mois d’été on peut s’attendre à avoir 3 ou 4 journées ensoleillées par mois, avec une quinzaine de journées de pluie, et une douzaine de journées nuageuses.
Dans toute la Patagonie, et surtout dans le sud, on enregistre les plus forts vents au monde: dans certaines villes, la moyenne dépasse les 30 km/h tous les mois, et lors des tempêtes, les vitesses de 100 km/h à 150 km/h sont courantes.
La côte Atlantique argentine a des températures assez froides même l’été, où l’eau n’atteint les 20 °C que quelquefois dans quelques endroits précis. Les températures les plus chaudes et les plus froides du continent ont été mesurées en Argentine : plus de 49 °C l’été, à Rivadavia, et −42 °C l’hiver, au Valle de los Patos, San Juan.
Rivières et lacs[modifier | modifier le code]
Parmi les grands fleuves, citons le Paraguay, le Bermejo, le río Negro, le río Colorado, l’Uruguay, ainsi que le Paraná qui est le plus long fleuve d’Argentine. Les fleuves Paraná et Uruguay coulent vers l’océan Atlantiqueet se rejoignent pour former le delta du río de la Plata. Dans le parc national de Misiones, au nord du pays, les mini-chutes d’une selva saturée vont se réunir pour former le fleuve Panana. Des grands lacs comme des mers se sont formés au pied des Andes, dans des sites encore vierges tels le Nahuel Huapi, à San Carlos de Bariloche.
Environnement[modifier | modifier le code]
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Le pays abrite des paysages et écosystèmes très variés, en raison notamment d’un important gradient climatique. L’écosystème dominant est celui de la pampa, qui abrite une biodiversitéoriginale et souvent endémique.
La forêt a souvent fortement régressé au profit de boisements industriels (monocultures parfois) et de l’élevage bovin et d’une agriculture souvent industrielle qui contribue à dégrader les sols. Le Sud du pays est exposé à une augmentation des UV solaires (cancérigènes, mutagènes), induite par le trou de la couche d’ozone, plus grande au-dessus de l’Antarctique qu’au-dessus de l’Arctique.
Faune et flore[modifier | modifier le code]

Troupeau de vigognes
Dans les immenses étendues de la Pampa subsiste encore une faune précolombienne représentée en particulier par le tatou, dit à neuf bandes : les gaúchos pourchassent ce mammifère xénarthre car ils redoutent ses terriers dans lesquels le bétail se casse les pattes.
En altitude, le lama est encore utilisé comme animal de portage.
Frontières terrestres[modifier | modifier le code]
- 5 151 km avec le Chili : c’est la troisième plus longue frontière terrestre au monde.
- 1 880 km avec le Paraguay.
- 1 224 km avec le Brésil.
- 832 km avec la Bolivie.
- 579 km avec l’Uruguay.
Histoire[modifier | modifier le code]
Époque pré-coloniale[modifier | modifier le code]
Un grand nombre de tribus indigènes peuplait l’Argentine avant la conquête espagnole comme les Diaguitas, Pampas, Chonks, Qoms, Wichi (« Matacos »), Selknam (« Onas »).
Colonisation espagnole[modifier | modifier le code]
En 1516, l’Espagnol Juan Díaz de Solís découvre le Rio de la Plata. Le pays est colonisé par les Espagnols entre le xvie et le xviie siècle.
Indépendance[modifier | modifier le code]
Le général Manuel Belgrano à Londres, 1815.

Le général José de San Martín à Paris, 1849.
Des mouvements d’opposition contre la métropole espagnole apparaissent à l’aube du xixe siècle après avoir repoussé sous l’impulsion de Jacques de Liniers, d’origine française, en 1806 et 1807, deux expéditions militaires anglaises, car les Argentins durent se défendre seuls contre un ennemi autrement mieux armé et bien décidé à les recoloniser. Dès 1810 avec la révolution de Mai () les Argentins deviennent indépendants de fait. En 1813 le gouvernement brûle en place publique les instruments de torture et le déclare l’abolition de l’esclavage (selon la Chronologie de l’abolition de l’esclavage). L’indépendance déclarée le (lors du congrès constituant tenu dans la ville de San Miguel de Tucumán) n’est que la conséquence juridique venant entériner ce qui est déjà une réalité. Plusieurs années de guerre contre l’Empire espagnol permettent aux Argentins de se séparer définitivement de l’emprise des Bourbons. Les généraux José de San Martín, Manuel Belgrano et Martín Miguel de Güemes, entre autres, matent toute velléité espagnole de reprendre sa colonie. Au commandement d’une armée d’environ 4 000 soldats, San Martin réalise une campagne prodigieuse. Il traverse la cordillère des Andes et, au Chili, il inflige des défaites cruciales à l’armée espagnole, d’abord à la Cuesta de Chacabuco et puis (avec des troupes chiliennes de Bernardo O’Higgins) à Maipu, près de Santiago du Chili, où les Argentins détruisent définitivement l’armée royaliste stationnée au Chili.
La guerre civile et les invasions étrangères[modifier | modifier le code]

Brigadier Général Juan Manuel de Rosas.
La guerre contre l’Empire espagnol s’achève après la victoire des indépendantistes sud-américains à la bataille d’Ayacucho, en 1824. Cependant, le pays est en situation de guerre civile depuis une décennie. En 1813, avant la déclaration formelle de l’indépendance de toute l’Argentine, La Province Orientale avec José Gervasio Artigas a défendu le fédéralisme argentin contre le centralisme de la ville du Buenos Aires, menant a une guerre civile de cinquante ans entre fédéraux et unitaires. Toujours dans un plein conflit entre fédéraux et unitaires l’Argentine a eu à affronter de diverses guerres : L’invasion de Province Orientale par l’Empire du Brésil, mais également occupation la province de Tarija par le boliviens en 1826; de plus, peu de temps après la fin de la guerre entre l’Argentine et le Brésil, les Anglais ont occupé (1833) les Îles Malouines que l’Argentine avait héritée de l’Espagne En 1836 ,l’Argentine devait assumer une guerre contre la Confédération péruvio-bolivienne, et une guerre contre les Empires anglais et Français, alliés avec le Brésil et les paraguayens et uruguayens. Ces luttes internes et les interventions étrangères expliquent la durée de l’hégémonie de Juan Manuel de Rosas (1833-1853). La constitution sera proclamée en 1853, après la fin de la dictature de Juan Manuel de Rosas.
Dictatures du xxe siècle et péronisme[modifier | modifier le code]

Juan Perón et sa femme, Eva Duarte de Perón.
Les présidences se succèdent entre 1930 et 1983, mais sur seize présidents, onze sont des militaires et plusieurs sont « présidents de facto » (par opposition à président élu).
Perón fait alors son début dans la haute politique : lieutenant-colonel titulaire de quelques secrétariats d’État du gouvernement militaire établi en juin 1943, il est élu président après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Celle-ci ayant entraîné l’affaiblissement de l’Occident, l’Argentine devient, vers 1950, la neuvième puissance économique mondiale7. Après la guerre, de très nombreux nazis fuirent en Argentine.
Le péronisme est un mouvement national-populaire ; il encadre la population argentine (syndicats, femmes, jeunes, ouvriers…) en leur octroyant des droits et un statut. Le partage des richesses est désormais moins déséquilibré et la classe ouvrière argentine, qui ne s’est jamais tournée vers le communisme, s’identifie au mouvement péroniste[réf. nécessaire]. Perón a donc le soutien de cette dernière , en partie grâce à la redistribution des richesses nationales. Cependant, l’opposition de la bourgeoisie est pour le moins active ; dès le retournement de la conjoncture économique, au début des années 1950, le dirigeant populiste va être amené à pratiquer l’autoritarisme pour continuer à contrôler l’État et le pays. L’Église se retourne également contre le gouvernement après les tentatives de Perón de laïciser l’enseignement et ses réformes en faveur des droits des femmes. Par ailleurs, sa deuxième femme (Perón était veuf depuis 1938) Eva Perón décédée, restée très aimée des « descamisados » (sans chemises) n’est plus là pour galvaniser la population. Le soutien d’une majorité de la population au mouvement péroniste est néanmoins régulièrement confirmé par les élections et un système démocratique multipartite continue de fonctionner.
En 1955, un coup d’État le chasse du pouvoir (l’armée bombardera la place de Mai, tuant de nombreux civils). Désormais, l’Argentine entre dans une période d’instabilité à la fois économique et politique. Le puissant mouvement péroniste est décapité mais va renaître sous la forme clandestine (sabotage, grèves…). Les élites du pays, revenues au pouvoir, cherchent alors une impossible formule de démocratie sans péronisme. Les militaires organisent des élections, puis reprennent le pouvoir quelque temps après, et ce, à deux reprises.
En 1966 a lieu le coup d’État du général Ongania. Ce dernier, partisan de la manière forte, va mettre en place un régime bureaucratique et autoritaire. En réaction à la violence, les mouvements sociaux, les syndicats, les étudiants, les ouvriers vont se battre contre le régime jusqu’à prendre conscience de sa faiblesse. La situation s’aggrave jusqu’à l’année 1969, quand éclate le Cordobazo (une explosion de violence spontanée à la ville de Cordoba durant laquelle les ouvriers et les étudiants seront les principaux protagonistes). C’est la première pueblada (il y en aura bien d’autres dans tout le pays) : la population s’attaque aux symboles du pouvoir autoritaire (police…) mais aussi à ceux des multinationales étrangères. Le lendemain, le pays est paralysé par la grève générale. Désormais, même la classe moyenne, traditionnellement anti-péroniste, s’associe au rejet du pouvoir bureaucratique et autoritaire. Les militaires se retirent alors en bonne et due forme, essayant de ne pas perdre la face. Mais il est trop tard et en 1973, la population assiste à la fin du régime militaire. Des élections démocratiques sont organisées, les militaires sont conspués, la gauche révolutionnaire voit ses organisations de masses légalisées et ses militants prisonniers sont tous libérés. L’extrême-gauche gagne des espaces de pouvoir au sein de l’État (Université…). On croit que les militaires ne reviendront pas. Jamais alors le climat politique n’avait été aussi propice à la gauche en Argentine.
Après le retour du général Peron en 1973, qui se solde par le massacre d’Ezeiza (affrontements entre la gauche et la droite péroniste), le pays s’enfonce dans une « guerre sale », qui commence, dans la province de Tucumán, dès l’opération Indépendance, qui impliquait la lutte contre la guérilla y compris l’enlèvement de partisans armés de la « révolution » et leur séjours dans des centres de détention clandestins, où ils étaient torturés. La très grande majorité n’y a pas survécu. À cette occasion, les leçons transmises par des français sur la bataille d’Alger sont mises en pratique8.
En mars 1976, un coup d’État dirigé par une junte de militaires (Jorge Videla, etc.) renverse la troisième femme de Péron, Isabel Martínez de Perón, ancienne vice-président de son époux, et sa veuve depuis 1974. La CONADEP -Commission nationale sur la disparition des personnes, fondée par le gouvernement démocratique de Raúl R. Alfonsín, a estimé que la répression militaire a fait un peu moins de 10 000 victimes, dans la majorité des « disparus ». Étant donné que l’appui aux mouvements de guérilla dans tout le continent est soutenu, coordonné et dirigé depuis Cuba, Buenos Aires participe avec d’autres pays à l’opération Condor (de coordination contre la subversion), et de nombreux réfugiés politiques et des « subversives » enfuis de pays voisins sont assassinés par le biais des services secrets ou d’escadrons de la mort (la Triple A). Il est à noter que cette Triple A a été créée en 1974 durant le gouvernement constitutionnel de Madame la veuve Peron et a commencé son travail depuis cette année. L’ambassade américaine est souvent au courant9.
Guerre des Malouines et transition démocratique[modifier | modifier le code]

Carlos Menem, président de 1989 à 1999.
Carte de l’Argentine avec les îles Malouines (à droite sur l’image)
Afin de relancer sa popularité, la junte de Buenos Aires, dirigée depuis décembre 1981 par Leopoldo Galtieri, l’un des plus « durs », décide d’envahir les îles Malouines en 1982, provoquant ainsi la guerre des Malouines contre le Royaume-Uni, alors dirigé par Margaret Thatcher. En raison de son anticommunisme viscéral et de la mise en place de l’opération Charly (pendant laquelle les services argentins ont transmis à leurs homologues d’Amérique centrale les techniques de la guerre sale : escadrons de la mort, torture systématique contre la population civile afin de la démoraliser, vols de la mort, etc.), Buenos Aires semblait penser pouvoir compter, à tort, sur le soutien de Ronald Reagan, nouvellement élu.
La défaite lors de la guerre des Malouines précipite la chute du régime et une lente transition démocratique.
Raúl Alfonsín (1983-1989) fut le symbole même du retour à la démocratie en République argentine. Dans les premiers jours de son mandat, en 1983, il abroge l’amnistie déclarée avant que les forces armées ne perdent le pouvoir et demande de poursuivre neuf dirigeants de la junte militaire. Il nomme en même temps une commission nationale sur la disparition des personnes et en choisit les membres : dix citoyens de premier plan, connus pour leur rôle dans la défense des droits de l’Homme. Aux yeux du monde éclate la cruauté des crimes de la junte militaire argentine : quelque 10 000 personnes torturées puis exécutées clandestinement.
Mais si les principaux responsables de violations des droits de l’Homme durant le régime militaire seront jugés et condamnés, la pression de l’establishment militaire va forcer Alfonsin à céder aux revendications des militaires. Trois ans plus tard, son gouvernement empêche le jugement de nombreux autres responsables, en instaurant les lois de pardon Punto Final et Obediencia Debida. La première prescrit les procès à venir et la seconde accorde l’amnistie aux officiers subalternes, responsables d’atrocités commises sous les ordres des chefs des forces armées. Depuis lors, plusieurs présidents se sont succédé : Carlos Menem (1989-1999), Fernando de la Rúa (1999-2001). Des lois d’amnistie sont votées sous Menem, notamment en raison de la rébellion de secteurs d’extrême droite dans l’armée (les Carapintadas, qui tentent plusieurs coups d’État à la fin des années 1980). Un procès durant lequel comparaissent les principaux responsables de la junte, ainsi que des Montoneros, se tient néanmoins en 1985 : c’est le Procès des Juntes (Juicio a las Juntas).
La décennie Menem est marquée par une libéralisation de l’économie, menant à la modernisation de la plus grande partie du pays, à l’enrichissement d’une part importante de la population, mais aussi à l’apparition de groupes contestataires, les piqueteros, qui deviendront célèbres après la crise économique de la fin des années 1990. En effet, de 1990 à 1998 se produit le miracle argentin, caractérisé par un libéralisme radical (alignement du peso sur le dollar, privatisations, réformes économiques et sociales) qui eut pour effet une croissance économique exponentielle, se traduisant par un enrichissement et une modernisation jamais vus dans le pays. Le FMI aida beaucoup l’Argentine à se développer durant cette période. La consommation a augmenté considérablement, et les Argentins ont alors pu accéder aux mêmes biens matériels que les Européens ; l’Internet, la téléphonie mobile, l’électro-ménager moderne, etc. Cependant, ce libéralisme ne profita pas à toute la population. Les laissés-pour-compte du miracle économique représentaient une part non négligeable dans l’Argentine des années 1990 : 18 % de chômeurs en 1996.
Crise de 2001[modifier | modifier le code]

Récession économique puis reprise de la croissance du PNB

Inflation mensuelle de l’Argentine en 2002
Le choix de créer dans les années 1990 une caisse d’émission monétaire liée strictement au dollar, avait eu pour conséquence, lors de la hausse massive de celui-ci à la fin des années 1990, de provoquer un arrêt brusque des exportations argentines. Le Brésil avait dévalué fortement sa monnaie et l’Argentine, son principal partenaire commercial, s’était retrouvée à sec de devises. Cette situation avait engendré une fuite de capitaux massive pendant les mois d’août, septembre et octobre. La crise est partiellement jugulée par un contrôle draconien des dépôts bancaires, appelé Corralito, basé sur l’obligation d’effectuer toutes les opérations financières à travers les banques et la restriction des retraits d’argent en numéraire. Le gros de la population n’étant pas bancarisé, la perception des rémunérations et salaires devient un véritable casse-tête, ce qui provoque une aggravation radicale de la crise en décembre 2001, provoquant un véritable chaos social, et des émeutes des classes sociales les plus appauvries par la crise. La répression cause 31 morts, le ministre des Finances est relevé de ses fonctions, mais cela ne suffit pas et le président signifie sa démission en s’enfuyant du palais du Gouvernement en hélicoptère. Le gouvernement, le FMI et la parité entre le peso et le dollar américain sont les thèmes les plus critiqués.
En dix jours, quatre présidents se succèdent (Camaño, Rodriguez Saa, Puerta, Duhalde), le gouvernement argentin se déclare en état de cessation de paiement, abroge la loi consacrant l’intangibilité des dépôts bancaires (ce qui provoque l’évaporation des dépôts des classes moyennes qui en avaient mais ne les avaient pas transférés) et, donc, par un approfondissement de la crise économique. Le , le nouveau gouvernement procède à un gel total des avoirs bancaires, appelé Corralón, et une dévaluationofficielle du peso de 28 % par rapport au dollar, tandis que dans la rue le dollar se change à 1,60 peso pour atteindre très vite plus de 3 pesos10.
Le monde entier a été surpris par les événements de décembre 2001. Les médias ont montré un pays caractérisé par les pillages de magasins et les concerts de casseroles des classes moyennes. Mais ces représentations sont simplistes et plus que subjectives. Les émeutes et les mobilisations ne sont pas nées à la fin de l’année 2001. Dès 1989, une vague de saccages de magasins a eu lieu, conséquence de l’hyperinflation. En décembre 1993, le pays a connu des révoltes, notamment à Santiago del Estero. En 1996, les premiers piqueteros établissaient des barrages à Cutral-Co, dans la province de Neuquen. Mais les médias n’avaient laissé que très peu de visibilité à ces mouvements.
Les protestations de décembre 2001 doivent être analysées en tenant compte des changements que le répertoire de l’action collective a connus ces dernières années en Argentine. Comme l’a expliqué Javier Ayuero, « loin d’être l’explosion d’une citoyenneté paraissant jusqu’alors repliée sur elle-même et incapable d’exprimer son mécontentement, le mois de décembre 2001 représente plutôt le point le plus critique d’un processus de mobilisation populaire datant environ d’une dizaine d’années »11
Eduardo Duhalde demeure président de l’Argentine entre janvier 2002 et mai 2003 où il met fin à la parité entre le peso argentin et le dollar américain et met en place un plan économique productiviste. Il appelle à des élections présidentielles anticipées en avril 2003 où il soutient le candidat péroniste de centre gauche Néstor Kirchner. Ce dernier est élu par défaut à la suite du retrait de Carlos Menem au second tour.
Gouvernement Kirchner[modifier | modifier le code]

Cristina Fernández de Kirchner, présidente de l’Argentine de 2007 à 2015.

Néstor Kirchner et Roberto Lavagna.
Néstor Kirchner exerce la fonction de président de la République argentine de 2003 à 2007. Il renégocie la dette du pays en 2005 (il refuse le remboursement de trois quarts des 100 milliards de dollars de dette extérieure). Il gèle les tarifs énergétiques et du transport, et taxe très fortement les importations, il relance l’activité économique (+ 50 % en cinq ans) soutenue par les dépenses publiques, et double la masse salariale (de 2003 à 2007)[réf. nécessaire]. Nestor Kirchner est décédé en 2010 d’une crise cardiaque.
Son épouse, Cristina Fernández de Kirchner, élue au premier tour le 28 octobre 2007 lui succède le . En 2008 la présidente est confrontée à un lourd conflit social l’opposant aux agriculteurs et relatif, notamment, au niveau des taxes sur les exportations de soja. Les agriculteurs argentins ont engagé une grève d’ampleur de commercialisation des céréales12.
En 2015, Mauricio Macri est élu président.
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Répartition des pouvoirs[modifier | modifier le code]
L’Argentine a un régime présidentiel dans une république fédérale. La Constitution argentine de 1853, révisée en 1860, 1866, 1898, 1957 et 1994 dispose que le mandat présidentiel est de quatre ans (renouvelable deux fois). Il y a possibilité de réélection, mais il faut laisser passer 4 ans. Le président devait être de religion catholique jusqu’en 1994 : Carlos Menem, d’origine syrienne et de confession musulmane dût se convertir au catholicisme pour être élu président.
Élu au suffrage universel, le président est à la fois à la tête de l’État et à la tête du gouvernement, le président actuel est Mauricio Macri.
La Constitution garantit la séparation des pouvoirs entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire. L’exécutif est confié au président, le législatif au Parlement et le judiciaire à la Cour suprême d’Argentine composée de sept membres.
Le Parlement est composé de deux chambres :
- Le Sénat : 72 membres (3 sénateurs par provinces) élus pour six ans.
- La Chambre des députés d’Argentine : 257 membres élus au suffrage universel, renouvelables par moitié tous les deux ans. Un tiers des candidats doit être féminin.
La justice nationale est composée de différents tribunaux, dont le plus élevé est la Cour Suprême.
Provinces[modifier | modifier le code]
Conformément à la constitution de 1853, révisée en 1994, l’Argentine est une république fédérale organisée en 23 provinces/états (qui sont des États fédérés, dirigés par des gouverneurs élus) et une cité autonome érigée en district fédéral : Buenos Aires, capitale fédéralequi a un statut spécial. Les 23 provinces sont les suivantes.
Les provinces ont de fait tous les pouvoirs qui n’ont pas été délégués expressément au gouvernement fédéral. Elles sont chargées d’administrer la justice et l’éducation primaire. Elles s’organisent comme elles l’entendent en élisant leurs pouvoirs exécutif et législatif. Les provinces peuvent régler entre elles toutes sortes d’accords de type judiciaire, économique ou social. Le pouvoir exécutif national a seulement le pouvoir d’intervenir afin d’assurer la forme républicaine du gouvernement et de repousser les invasions étrangères. La majorité des provinces du centre et du nord du pays sont antérieures à l’existence de l’Argentine comme État fédéral, cependant des provinces avec une grande présence aborigène ou une faible population (comme le sont au nord : Chaco, Formosa et Misiones ; et la grande partie sud du pays : La Pampa, Neuquén, Rio Negro, Chubut, Santa Cruz, la Terre de Feu, le territoire argentin en Antarctique et les îles de l’Atlantique sud) étaient à une époque des « territoires nationaux » dépendant du gouvernement fédéral. En devenant des provinces, elles acquirent le même statut administratif que celles qui existaient déjà.
Les derniers territoires à changer de statut furent la Terre de Feu, Antarctique et Îles de l’Atlantique Sud qui furent regroupés pour devenir une même et unique province en 1991, en dépit du fait que la définition de cette province contient des territoires contestés en Antarctique (avec le Chili et le Royaume-Uni) et du fait que l’Argentine a ratifié le traité sur l’Antarctique qui a gelé les prétentions territoriales, et les îles de l’Atlantique sud sont reconnues internationalement comme parties du Royaume-Uni (à l’exception des îles Shetland du Sud intégrées au traité sur l’Antarctique), seul le litige de souveraineté concernant le partage de la Terre de Feu ayant été résolu (par un traité international signé avec le Chili).
Un des anciens territoires nationaux, le territoire des Andes, ne parvint jamais à se convertir en province. Il fut formé en 1900 et couvrait alors la totalité de la Puna du nord-ouest du pays, mais, en raison d’un développement et d’une population très faibles, il fut dissous en 1943, les territoires étant alors incorporés aux provinces de Jujuy, Salta et Catamarca.
-
Perito Moreno Glacier, province de Santa Cruz, Patagonie argentine
-
Cafayate, province de Salta.
Relations internationales[modifier | modifier le code]

Carte des États membres de l’Union des Nations sud-américaines
L’Argentine est membre permanent du Mercosur (communauté économique des pays de l’Amérique du Sud) avec le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay et le Venezuela; cinq autres pays y sont associés : la Bolivie, le Chili, le Pérou, la Colombie et l’Équateur13.
L’Argentine fut le seul pays d’Amérique du Sud à avoir pris part à la première guerre du Golfe en 1991, mandatée par l’ONU14. Elle fut également le seul pays latin à participer à l’opération démocratique à Haïti en 1994–9515. Enfin, elle s’engagea dans la force de maintien de la paix des Nations unies (Casques bleus)16 à travers le monde dont les conflits concernant Salvador–Honduras–Guatemala–Nicaragua, Équateur–Pérou, le Sahara occidental, l’Angola, le Koweït, Chypre, la Croatie, le Kosovo, la Bosnie-Herzégovine ou le Timor oriental.
En , en reconnaissance de ses contributions à la sécurité internationale, le président des États-Unis Bill Clinton désigna l’Argentine comme l’un des alliés majeurs hors-OTAN17. En 2005, l’Argentine fut membre temporaire du Conseil de sécurité des Nations unies18.
En 1993, l’Argentine lança l’initiative des casques blancs des Nations unies spécialisés dans l’aide humanitaire19.
Depuis 2004, les relations habituellement cordiales entre l’Argentine et l’Uruguay se sont progressivement dégradées à cause de la construction en Uruguay de deux grandes usines de fabrication de cellulose, sur les rives du rio Uruguay qui marque la frontière entre les deux pays. Ce contentieux est surnommé en France la « guerre du papier ». L’Argentine met en avant les dégâts écologiques que subirait le fleuve. La polémique fut alimentée par une escalade de déclarations de la part des deux États, l’Argentine portant l’affaire devant la CIJ en mai 2006, puis l’Uruguay lui emboîtant le pas en novembre 2006. Des blocus routiers en Argentine ont empêché l’approvisionnement en matériaux de construction depuis le Chili, aggravant la situation20,21. Les relations économiques et sociales entre les deux pays se sont améliorées en 2007.
Douze pays d’Amérique du Sud ont signé le la Déclaration de Cuzco visant à la réunion du Mercosur, de la Communauté andine et du Chili, de la Guyana et du Suriname en une seule communauté supranationale, la Communauté sud-américaine des nations (CSN), sur le modèle de l’Union européenne. Cela est devenu UNASUR (Union des Nations sud-américaines) lors du premier sommet énergétique sud-américain organisé au Venezuela à la mi-avril 2007.
Outre une communauté économique, le projet inclut à terme :
- une monnaie commune ;
- une citoyenneté et un passeport commun ;
- un parlement commun.
Ce projet a pris naissance dans un contexte d’opposition au ZLEA, « Initiatives pour les Amériques », lancé par George Bush en 1990 puis concrétisé en 1994 au Sommet des Amériques, et donc dans un contexte d’opposition à l’ingérence nord-américaine dans les affaires politiques et économiques sud-américaines.
En 2005, la ville de Mar del Plata a accueilli le quatrième sommet des Amériques22, marqué par de nombreuses protestations anti-US23. Si bien que l’année suivante, elle mit sa priorité dans les initiatives régionales telles que le Mercosur ou la Banque du Sud après une décennie de partenariat avec les États-Unis.
En contentieux avec le Royaume-Uni, l’Argentine réclame la souveraineté des îles Malouines24, de la Géorgie du Sud, des îles Sandwich du Sud25 et des îles Shetland du Sud (ces dernières également revendiquées par le Chili mais les prétentions des trois pays sont gelées depuis la signature du traité de l’Antarctique) et d’environ 1 million de kilomètres carrés du continent Antarctique26. Un autre sujet de discorde est la frontière avec le Chili, en particulier au sujet du tracé de la frontière extrême sud en Terre de Feu, un traité fut signé en 1984 entre les deux pays au Vatican27.
Enfin, l’Argentine fut l’un des signataires initiaux du Traité sur l’Antarctique28.
Population et société[modifier | modifier le code]
Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution démographique entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d’habitants.

Avenue de Buenos Aires, exemple d’architecture à l’européenne illustrant l’influence des immigrés européens sur la ville.

Argentins à Crespo (Entre Ríos). La plupart des Argentins sont d’origine européenne due à l’immigration.
L’Argentine compte environ 43 millions d’habitants29. Parmi les multiples groupes ethniques habitant le pays, on en compte trois à l’origine de la population actuelle. Tout d’abord, les Amérindiens représentent, ensemble et sans tenir compte des différences ethnoculturelles à peu près 1,49 % de la population totale30,31. Les descendants d’Africains amenés comme esclaves pendant les temps de domination espagnole représentent 0,37 %32,33. Le groupe le plus large, les Européens, constituent entre 85 % et 97 % de la population34,35. Le reste des habitants est, pour la plupart, d’origine mestizo. Les Européens, ce qu’on appelle des criollos issus des temps coloniaux ; on compte de même des populations issues de l’immigration du xixe siècle qui inclut entre autres, en plus des italiens, des espagnols, des arabes, des allemands, des français, des britanniques et des asiatiques . Il faut bien préciser que lors de l’arrivée de ces immigrants, qui pour la plupart étaient des hommes seuls, un métissage très important a eu lieu entre les étrangers et les femmes locales, de souche européen et indigène pour la plupart, ce qui a contribué à la diversité ethnique. Selon les résultats d’une étude menée en 2010 par le généticien Daniel Corach, 53,7 % de la population a au moins un ancêtre autochtone, presque toujours matrilinéaire36.
La population est très inégalement répartie, puisqu’un tiers de la population (environ 13 millions d’habitants) est concentré dans la capitale et l’agglomération de Buenos Aires, appelée aussi Gran Buenos Aires.
Outre la région de la capitale fédérale, la population est concentrée dans d’autres zones urbaines dont les principales sont les suivantes : Córdoba (centre, 1,6 million d’habitants), Rosario (est, 1,4 million d’habitants), Mendoza (ouest, 1 million d’habitants), San Miguel de Tucumán (nord, près d’un million d’habitants). Au total, environ 91 % de la population habite dans des agglomérations urbaines37.
Traditionnellement, l’Argentine a joui d’un très haut niveau de vie en comparaison avec d’autres pays de la région, mais la crise économique des années 2001–2002 a diminué cette impression. Toutefois, plus de la moitié de la population reste considérée comme faisant partie de la classe moyenne38, et depuis la crise, une forte récupération économique a aidé postérieurement à réduire la pauvreté à 23,4 % de la population. Plus de 5 % de la population vivait dans des conditions précaires, dans des villas miserias ou bidonvilles39.
Langues[modifier | modifier le code]
Même si l’espagnol est la seule langue officielle au niveau fédéral, quelques centaines d’indigènes parlent encore des langues amérindiennes : le quechua dans les régions andines du Nord-Ouest et le guarani dans les provinces de Misiones et de Corrientes (le guarani est coofficiel dans ces provinces). Un dialecte du quechua, le quichua, est de même parlé, notamment dans la province de Santiago del Estero.
À noter qu’entre l’espagnol à Buenos Aires et celui d’Espagne il y a quelques différences phonétiques, notamment la prononciation du « ll » et du « y » qui se prononcera comme un « j » légèrement affaibli (entre le « ch » et le « j » français) en Argentine au lieu de « y » en Espagne. Les accents sont multiples en Argentine et répondent à l’origine des populations régionales. Ainsi, si dans la ville de Buenos Aires l’accent est beaucoup plus penché vers le castillan plus criollo, dans la province de Misiones on retrouve un accent plus proche des sons du guarani, et de même pour Jujuy avec le quechua, pour donner quelques exemples. Le vocabulaire est de même influencé par les langues indigènes et africaines qui ont cohabité avec le castillan pendant des siècles (des termes comme pucho, che, quilombo, mucama, entre autres).
Depuis 2010, les étudiants du secondaire peuvent choisir le portugais40 ou l’anglais en tant que langue étrangère obligatoire.
Enfin il est important de noter que l’Argentine est un État observateur au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie41. Une influence notable de cette nature linguistique est la présence de 4 établissements liés à l’Agence universitaire de la Francophonie en Argentine42.La source de cette influence française serait liée à la langue internationale d’usage au moment de la colonisation qui était alors le français. De plus suite à la conquête de 1759 en Nouvelle-France, environ 200 000 Français ont immigré en Argentine à partir des années 1857 ; même si les deux dates (1759 et 1857) semblent éloignées, le phénomène reste le même si l’on tient compte de l’apparition réelle des besoins en émigration des suites de l’effondrement de l’empire français en Amérique. Aujourd’hui, 17% des Argentins se réclament de descendance française43.
Religion[modifier | modifier le code]
Religion | Pourcentage |
---|---|
Catholicisme | 71 % |
Protestantisme | 15 % |
Sans religion | 11 % |
Autres | 3 % |
Religion en Argentine:Source Pew Research Center 201444. |
La religion principale en Argentine est le christianisme, principalement le catholicisme (qui est la religion d’État). La liberté de culte est garantie par l’article 14 de la constitution. Le catholicisme est ultra-dominant, avec des estimations du nombre de catholiques variant de 70 % a 90 % de la population45. En juillet 2014, une étude publiée par la CIA Factbook répertorie 92% de catholiques dont 18 % de pratiquants46. Le , l’Argentine offre au monde le premier pape issu du continent américain, Mgr Jorge Mario Bergoglio, couronné sous le nom de François47.
La société, la culture et l’histoire de l’Argentine sont profondément imprégnées par le catholicisme. L’Église tient une place importante dans la société argentine, allant même jusqu’à faire partie de son identité nationale. La présence de l’Église catholique en Amérique latine remonte à la fin du xve siècle, avant même la naissance de la nation argentine, au moment ou les conquistadors espagnols débarquèrent dans le Nouveau Monde, amenant avec eux leur culture et leur racine chrétienne.
Il y a sept universités catholiques en Argentine : l’Université catholique pontificale de Buenos Aires, l’Universidad Católica de Córdoba, l’université de La Plata, l’université de Salta, l’université de Santa Fé, l’université de Cuyo, et l’université de Santiago del Estero. Suivant le modèle de l’Empire romain, l’Église argentine est divisée à travers le pays en plusieurs diocèses et archidiocèses, unités territoriales administratives placées sous l’autorité d’un évêque. Si la plupart des villes de tailles moyennes sont des diocèses, les archidiocèses interviennent dans les villes ou la population est plus conséquente. Ainsi, Buenos Aires, par exemple, est un archidiocèse en raison, non seulement de la taille de sa population, mais également de l’importance historique de la ville, qui fut en 1776 la capitale de la vice-royauté espagnole du Rio de la Plata. La cathédrale métropolitaine de Buenos Aires, principale église catholique de Buenos Aires et siège de l’archidiocèse, abrite le tombeau du célèbre général José de San Martín.
L’Argentine possède la plus importante communauté juive d’Amérique latine avec environ 230 000 personnes.
Selon une importante étude du Barometer d’Amérique latine, le paysage religieux argentin se répartit entre 77 % de catholiques, 7 % de protestants, 4 % des autres religions et 13 % de sans religion48 . Le nombre d’athées est très important pour un pays d’Amérique latine, d’autant plus que dans les années 1960, il n’y avait que rarement d’Argentins sans religion[réf. nécessaire].
Économie[modifier | modifier le code]

Le quartier des affaires, à Buenos Aires, illustrant de façon exemplaire le fort développement de l’Argentine.
L’Argentine est un pays industrialisé souvent considéré comme émergent même si certains organismes ne reconnaissent pas cette définition, le pays ayant été un des plus riches de la planète jusqu’au début du xxe siècle mais étant souvent frappé par des crises économiques comme en 1989 ou en 2001. L’Argentine fait partie du G20. Souffrant d’inflation et de difficultés financières, le pays doit souvent faire appel aux organisations économiques internationales tel que le FMI.
L’Argentine est la deuxième puissance économique d’Amérique du Sud derrière le Brésil en termes de PIB nominal. Le pays possède une importante richesse agricole. Parmi les points forts de son agriculture, le pays était aussi régulièrement huitième au palmarès des producteurs mondiaux de céréales au milieu des années 2010, dominé par les Etats-Unis. Il a aussi de nombreuses capacités industrielles et un certain potentiel minier. Pourtant, l’Argentine connaît d’importants problèmes économiques. Le chômage et le bas niveau de vie continuent de marquer le pays, pourtant largement plus développé que les autres nations du tiers monde.
L’Argentine est le pays le plus développé du continent latino-américain en 2005 selon les données des Nations unies fournies en 20073 et se rapproche des standards européens de niveau de vie. Cependant, les inégalités sociales se sont accrues et l’existence de bidonvilles en périphérie des grandes villes persiste.
L’Argentine dispose de nombreuses richesses naturelles et d’une main-d’œuvre très qualifiée, d’une agriculture orientée vers l’exportation et d’un tissu industriel diversifié.
Jusque dans les années 1950, à son apogée économique, l’Argentine était l’un des pays les plus riches du monde. Son PIB par habitant le positionnait au douzième rang mondial, juste devant la France49,50.
Malgré ces atouts, l’Argentine a accumulé à la fin des années 1980 une lourde dette externe (dette qu’elle ne compte rembourser qu’en partie, « 10 % »), l’inflation atteignait 100 % par mois et la production avait considérablement chuté.
Pour lutter contre cette crise économique, le gouvernement de Menem a lancé une politique de libéralisation du commerce, de déréglementation et de privatisation. En 1991, le gouvernement décida d’ancrer le peso argentin au dollar américain (technique du currency board) et limita par une loi la croissance de la masse monétaire à la croissance de réserves monétaires. Ce système très particulier du currency board permet l’embellie des années 1990, mais se révèle particulièrement dangereux face aux mouvements erratiques et violents du marché des changes flottants qui suivent la crise économique asiatique et la forte remontée du dollar qui rende l’économie argentine non compétitive par rapport à celles de ses voisins. Il sombre lorsque l’économie mondiale entre en récession avec la crise de la bulle Internet au début des années 2000.
La récession, amplifiée par les mesures d’économie drastiques exigées par le Fonds monétaire international(FMI) en contrepartie de son aide en dollars, est extrêmement violente et entraîne une hausse spectaculaire de la pauvreté ainsi que d’importants mouvements sociaux et de rapides changements politiques. L’instabilité politique a plongé l’économie argentine dans une crise sans précédents (2002). Le PIB a chuté de 11 % en 2002 avec la fin de la parité 1 peso = 1 dollar. Cette crise a mené plus de 50 % de la population sous le seuil de pauvreté. Des manifestations ont alors été organisées, suivies de pillages de magasins. Les banques locales incapables de fournir en dollars sont en faillite technique. Le plan argentin de conversion de dette a pour conséquence des pertes sévères pour les créanciers privés. Le pays fait finalement défaut sur sa dette. Les créanciers étrangers comme EDF sont spoliés. Le gouvernement en dévaluant rétablit l’équilibre avec le réal brésilien.
Le pays sort de la partie la plus aigüe de la crise dès 2003. Les conséquences les plus durables sont les difficultés récurrentes des gouvernements à financer leurs budgets, le départ du pays de certains investisseurs industriels, une nette diminution de la confiance des créanciers privés et de longs contentieux avec des fonds vautour américains, contentieux qui se poursuivent jusque dans les années 2010. De 2003 à 2007 le PIB repart à 9 % de croissance annuelle, en produisant une réactivation économique dans tous les secteurs, une forte réduction de la pauvreté et un retour de la classe moyenne.
Le , l’Argentine et le Brésil signent, après près de trois ans de négociations, un accord qui doit permettre de protéger les secteurs de production qui pourraient être trop durement affectés par la compétition du pays voisin. Le Mécanisme d’adaptation compétitive (MAC) permet de fixer des droits de douane sur le produit « trop compétitif » du pays voisin pour trois ans, renouvelable une fois.
Depuis 2003, l’Argentine semble avoir repris le chemin de la forte croissance économique et de l’augmentation des salaires. Cependant, l’Argentine semble souffrir de la crise américaine et de la chute du dollar ; en effet, la forte inflation avec un taux « officiel » de 8 à 9 %, pourrait en réalité atteindre 25 % en 200851. Officiellement, le taux de pauvreté était de 20,6 %52, mais si l’on suppute une inflation de 25 %, en 2008, le taux de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté a augmenté, passant à 30,3 %51. Ce serait le premier renversement de situation depuis 2003. Cependant, l’INDEC indique un taux de pauvreté de 15,8 % pour le second semestre 2008 ; il faut toutefois noter que l’opposition dénonce une manipulation des chiffres. En effet la moitié des Argentins seraient touchés par un niveau de vie inférieur à celui de la plupart des pays développés, et près d’un tiers vivrait sous le seuil de pauvreté national.
Au cours du second trimestre 2008, la croissance économique connaît un certain ralentissement. Au total le revenu par habitant de l’Argentine reste le plus élevé d’Amérique latine, mais sa croissance sur les vingt dernières années est faible et surtout particulièrement volatile. Le niveau de vie argentin est comparable à celui du Mezzogiorno, en Italie du sud.
- Monnaie nationale : le peso argentin (ARS)
- PIB par habitant : 21 832 dollars (2014, valeur PPA)53
- Taux de chômage : 7,1 % (2014)54
- Population vivant sous le seuil de pauvreté: 14 % (2013)55
- Taux d’inflation : 16,6 % (2013)55
- Principaux clients : Brésil (17,3 %), Chili (9,4 %), États-Unis (8,7 %), Chine (7,5 %), Espagne (4,1 %)
- Principaux fournisseurs : Brésil (34,1 %), États-Unis (12,6 %), Chine (9,1 %), Allemagne (4,5 %)
- Gini : 0,361 (2014)56
Médias[modifier | modifier le code]
Le groupe Clarín détient la principale chaîne de télévision du pays : Canal 13, ainsi que le journal argentin qui a le tirage le plus important, le quotidien centriste Clarín. Les quotidiens qui suivent, d’après leur tirage, sont La Nación, conservateur, Página/12, de gauche, Tiempo Argentino, Crónica, La Prensa, et Buenos Aires Herald.
Le service téléphonique a été privatisé en 1990 par le gouvernement de Carlos Menem57. Il y a 8,3 millions de lignes téléphoniques installées, soit 23 lignes pour 100 habitants. La téléphonie mobile relie 75 % de la population (28,5 millions de personnes)58. Ce nombre élevé est dû en partie au fait que des personnes de faible revenu ont pu durant les dernières années accéder à des plans de paiement.
Il y a près de 1 500 stations de radio, dont 260 sont AM et approximativement 1 150 sont FM.
L’Argentine est le pays d’Amérique latine où l’accès à la télévision par câble est le plus répandu : selon des données de 2001, la grande majorité des foyers possède au moins un téléviseur et 60 % des personnes équipées reçoivent la télévision câblée59. Les principales chaines de télévision qui transmettent depuis Buenos Aires sont Canal 13, Telefe, Canal 9 et América TV.
En 2005, 26,3 % de la population avait accès à internet avec plus de dix millions d’utilisateurs dans le pays60.
En octobre 2009, le gouvernement péroniste argentin promulgue une importante réforme du système médiatique, consistant en une limitation de la concentration des licences, du capital et de l’actionnariat afin de permettre à des médias aux ressources financières plus modestes de se constituer. Après une bataille juridique de quatre ans contre le puissant conglomérat médiatique Clarín, qui contestait la constitutionnalité de la loi, celle-ci est finalement validée par la justice61. Sous la présidence de Mauricio Macri (élu en 2015) l’essentiel de la loi est abrogé62.
Transports[modifier | modifier le code]
- Autocar. Les compagnies de transport, à travers tous le pays, disposent d’autocars modernes et confortables. C’est le moyen de transport le plus répandu en Argentine. L’ensemble des compagnies assurent la liaison vers toutes les villes importantes du pays et vers les grandes villes des pays limitrophes.
- Chemin de fer. Dans les années 1950, l’Argentine possédait le meilleur réseau de chemin de fer d’Amérique latine, mais les choses ont changé. Le réseau ferroviaire est devenu quasiment inexistant, à l’exception de quelques lignes touristiques. Il reste intéressant de prendre le train pour aller vers les villes du Nord et vers la Bolivie. Ainsi que vers les villes de la Pampa (Mendoza, Cordoba, Mar del Plata, Tucuman) surtout de nuit. Les prix sont équivalents à ceux pratiqués par les autocars. Au total, il y a 33 744 km, dont 167 km de voies électrifiées.
- Avion. Les vols intérieurs constituent une solution pratique pour visiter l’ensemble du pays. On compte environ 114163 (2010) aéroports dans tout le pays. Cependant la plupart sont de petits aéroports ou bien des aérodromes avec des pistes non goudronnées.
Rangs internationaux[modifier | modifier le code]
Organisation | Enquête | Rang |
---|---|---|
Universités Columbia et Yale | Indice de performance environnementale | 38 sur 149 |
International Living | Qualité de vie, 2008 [archive] | 13 sur 192 en 2008 |
International Living | Qualité de vie, 2011 [archive] | 16 sur 192 en 2011 |
Reporters sans frontières | Indice de liberté de la presse | 68 sur 173 |
Transparency International | Indice de perception de la corruption | 105 sur 180 |
PNUD | Indice de développement humain | 38 sur 177 |
Culture[modifier | modifier le code]

Le cabildo de Córdobasur la Plaza San Martín – on distingue à l’arrière-plan les tours de la cathédrale toute proche
Musique et danse[modifier | modifier le code]
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L’Argentine possède tout un amalgame de rythmes hérités et mélangés pendant des siècles sur l’ensemble de son territoire. Ainsi, les contrastes et la multiplicité caractérisent l’art musical dans le pays.
Parmi les musiques traditionnelles, de tradition rurale, la chacarera, la milonga, la zamba, le gato, le cielitosont très diffusés, notamment à travers le festival de Cosquín, Córdoba, la fête nationales du folklore argentin. Ainsi on compte aussi les rythmes indigènes de souche, tels que le fameux carnavalito du Nord du pays, les musiques mapuches partagées avec le Chili (notamment le loncomeo), les sons guaranis… D’autre part, l’influence africaine atteint presque tous les rythmes nationaux, en particulier avec l’utilisation du bombo et la particularité rythmique de certaines musiques, comme la chacarera. De même, un rythme caractéristique des afrodescendants est le candombe, aussi très caractéristique de l’Uruguay. C’est une musique très rythmée et généralement en forme de comparsa, de groupe musical ambulant dans la rue. À Buenos Aires et Montevideo, on peut apprécier le candombe de façon publique. Le tango, internationalement reconnu et déclaré Patrimoine culturel immatériel de l’humanité, est peut être ce qui caractérise l’Argentine à l’œil étranger, même s’il est réduit à la ville de Buenos Aires et à Montevideo. Ses origines remontent aux danses africaines du candombe qui a subi un métissage avec la milonga, donnant ainsi un rythme très énergique joué de guitare, tambours et flûte et dansé de façon sensuelle par les afrodescendants. Cependant, ce que nous appelons tango aujourd’hui est la modification de ce rythme par les immigrants européens, qui ont ajouté des instruments différents tel que le bandonéon et un style et paroles singuliers, différents de la véritable souche du tango. Une fête nationale très importante est le Carnaval del Pais, déroulé à Gualeguaychú, Entre Ríos tous les ans. Celle-ci est une occasion pour dévoiler tout le coloris et la danse au rythme du candombe du Río de la Plata.
Littérature[modifier | modifier le code]
La littérature argentine, de langue espagnole, a acquis une véritable indépendance vis-à-vis de l’Espagne durant le xixe siècle, et son représentant le plus célèbre, Jorge Luis Borges, jouit d’une reconnaissance internationale64,65. On peut aussi citer Julio Cortázar, Adolfo Bioy Casares, Victoria Ocampo, Ernesto Sábato, Roberto Arlt, Manuel Mujica Láinez, Héctor Tizón, Abelardo Castillo, Leopoldo Marechal, Juan Filloy, Héctor Bianciotti, Ricardo Piglia, Alberto Laiseca, Tomás Eloy Martínez, Juan José Saer, César Aira, Angélica Gorodischer et Osvaldo Soriano (parmi les plus connus).
Traditions culinaires[modifier | modifier le code]
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L’Argentine possède une variété de plats culinaires traditionnels hérités de la rencontre des grands groupes présents en Amérique latine (Italiens, Espagnols, indigènes). Ainsi, un grand nombre de plats typiques sont consommés tout au long du territoire : les pizze, les tallarines, les empanadas, les humitas, les tamales, le puchero, le arroz con leche, la mazamorra, entre une infinité d’autres plats. Leur préparation varie selon les traditions de chaque région, et certaines préparations sont partagées avec d’autres pays de la région (Chili, Uruguay, Paraguay). Cependant, les trois aliments les plus caractéristiques, peut-être par leur popularité ou par leur succès auprès des touristes sont les suivants :
- Le maté
Le maté est une infusion traditionnelle consommée en Argentine, issue de la culture des indiens Guaranis. C’est une part très importante de la culture, et il est fréquent de voir des personnes boire le maté dans la rue. La plante utilisée, la yerba maté, parfois appelé « thé du Paraguay », « thé des Jésuites » ou « thé du Brésil », est une espèce sud-américaine dont les feuilles, que l’on torréfie et pulvérise, fournissent, infusées dans l’eau chaude, une boisson stimulante, aux effets semblables à ceux du café ou du thé. Cette boisson, consommée chaude et parfois froide, de goût fort et amer, est préparée avec des feuilles de yerba maté. Elle se boit dans une calebasse grâce à un tube métallique qui sert aussi de filtre, la bombilla. Pour le savourer, les gauchos s’organisent en cercle où le maté passe de main en main selon un rituel très précis qui invite par exemple les participants à faire circuler la calebasse dans le sens anti-horaire afin de faire passer le temps moins vite. Cette boisson traditionnelle symbolise, par ses rites de consommation, la fraternité et l’hospitalité des gauchos.
- L’ asado
En Argentine le terme asado se réfère non seulement à une grillade en tant que telle mais aussi à l’acte social, à la réunion où l’on mange de la viande (blanche ou rouge) ou des choripanes(sandwiches avec chorizo et sauce criolla ou chimichurri). Ces viandes sont cuites et grillées horizontalement « a la parilla » ou verticalement, « en croix ». L’asado est presque le « plat national » de l’Argentine par son origine très ancrée dans la tradition des gauchos. Il existe même des « asadores », personnes spécialisées dans l’art de cuisiner un asado.
- Le « dulce de leche »
Le dulce de leche, (« la confiture de lait ») est une spécialité sucrée sans véritable origine puisqu’il existe des recettes similaires dans toutes les parties du monde, mais est extrêmement apprécié en Argentine et tout au long de l’Amérique latine. D’origine coloniale, il s’agit d’un mélange de lait et de sucre (300 g à 500 g par litre de lait) porté à ébullition, puis cuit à feu très doux jusqu’à épaississement et obtention d’une couleur caramel. Il est très utilisé dans les pâtisseries ou tout simplement comme confiture.
- Le locro
Le locro (du quechua ruqru) est un ragoût à base de courge, de maïs et de haricots consommés66,67.
Symboles nationaux[modifier | modifier le code]
- Le drapeau de l’Argentine, créé par le héros national Manuel Belgrano, a inspiré plusieurs peuples latino-américains dans le choix de leur propre drapeau. Il fut en son temps adopté par les Provinces unies d’Amérique centrale, et c’est pour cela que les drapeaux du Salvador, du Honduras, du Nicaragua et du Guatemala sont très semblables au drapeau argentin.
- La fleur nationale de l’Argentine est le ceibo, dont le nom scientifique est Erythrina crista-galli. Elle fut déclarée comme telle le par le décret 13 847 du pouvoir exécutif.
- L’oiseau national est le hornero ou Furnarius rufus, sympathique oiseau que l’on retrouve dans toutes les villes argentines et qui y construit de curieux nids.
- La pierre nationale est la rhodochrosite.
Les ordres et décorations de l’Argentine[modifier | modifier le code]
- Ordre de Saint-Martin, le Libérateur
- Ordre de Mai
Fêtes et jours fériés[modifier | modifier le code]
Date | Nom français | Nom local | Remarques |
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Nouvel An | Año nuevo | ||
mars ou avril | Semaine sainte (Pâques) | Semana Santa | |
Jour national du Souvenir pour la Vérité et la Justice | Día Nacional de la Memoria por la Verdad y la Justicia | , coup d’état militaire du général Jorge Rafael Videla | |
Jour des Malouines | Día del Veterano de Guerra y de los Caídos en la Guerra de las Malvinas | , commémoration de la guerre des Malouines. | |
Fête du Travail | Día del Trabajo | ||
Fête de la révolution | Primer Gobierno Patrio | ||
Fête du drapeau | Día de la Bandera | , anniversaire de la mort du créateur du drapeau, le général Manuel Belgrano | |
Fête de l’indépendance | Día de la Independencia | ||
Mort du général José de San Martín | Muerte del General José de San Martín | anniversaire de la mort du José de San Martín,il est l’un des héros des indépendances sud-américaines | |
Découverte et exploration de l’Amérique | Día de la Raza | ||
Immaculée conception | Día de la Inmaculada Concepción | ||
Noël | Navidad |
Codes[modifier | modifier le code]
L’Argentine a pour codes :
- AR, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2 ;
- AR, selon la liste des codes pays utilisés par l’OTAN, code alpha-2 ;
- ARG, selon la norme ISO 3166-1 code alpha-3 (liste des codes pays);
- ARG, selon la liste des codes pays du CIO ;
- ARG, selon la liste des codes pays utilisés par l’OTAN, code alpha-3 ;
- LV, selon la liste des préfixes OACI d’immatriculation des aéronefs ;
- RA, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ;
- SA, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports.