La stupidité rendrait plus accro que la coke ou le sucre

Futura Sciences

Voici une découverte qui pourrait bien changer notre regard sur l’addiction. Une étude suisse menée durant 3 ans sur des milliers de cobayes vient de mettre à jour une nouvelle addiction dont on ignorait tout jusque là. Après l’alcool, le tabac ou même le sucre, c’est au tour de la stupidité de faire son entrée dans le cercle très fermé des produits entraînant une dépendance aussi bien psychique que physiologique. Et une dépendance qui ne serait pas des moindres puisque qu’elle serait même plus forte que celle entraînée par les drogues classiques.

«Il s’agit là d’une drogue qui agit de manière classique mais avec une force bien plus grande. Les biologistes suisses qui ont mené cette étude sur plus de 3000 volontaires ont remarqué que les propos stupides, à l’instar des drogues les plus dures, viennent activer le «système de récompense» qui crée un sentiment éphémère de satisfaction ou de plaisir. Mais cette impression n’étant que temporaire, les gens stupides recherchent en toute logique à reproduire cette sensation une fois le manque revenu.» Cette sensation de manque est, selon Arthur Minassian, encore plus forte que dans les cas d’addictions dites classiques: «Le plaisir éprouvé après avoir fait preuve de stupidité est 4 à 5 fois plus grand que celui provoqué par la prise de drogues comme la cocaïne ou de produits alimentaires addictifs comme le sucre. Le manque qui en découle est de fait plus fort lui aussi. La personne stupide se retrouvant ainsi encore plus vite prisonnière d’un cercle vicieux.»

Le Dr Minassian est ferme sur les solutions possibles. Pour ceux qui seraient addict aux pensées, paroles ou actes stupides, et qui souhaiteraient s’en sortir, le processus à accomplir est le même que pour un toxicomane conventionnel: «La première étape consiste à admettre qu’il y a bien un problème. Le déni de stupidité est quasi systématique chez les personnes vraiment dépendantes. Il est donc indispensable de commencer toute démarche en prenant conscience de sa propre stupidité.» Minassian parle d’une maladie qui fait des ravages mais qui n’est pas une fatalité: «On peut lutter contre la dépendance à la stupidité.
Pour cela je conseille personnellement de réduire ses prises de parole, ses prises de position, garder le silence quand on pense qu’on a quelque chose à dire. Se renseigner de manière minutieuse si malgré tout on souhaite vraiment s’exprimer sur tel ou tel sujet. Enfin, essayer si possible de s’entourer d’amis plus intelligents que soi pour créer une sorte d’émulation collective, un cercle vertueux. »